Lutte anti-gaspillage alimentaire dans les cantines
Dans le cadre de la loi Egalim, obligation sera faite aux acteurs de la restauration scolaire, d’adopter une démarche anti-gaspillage alimentaire au sein des cantines d’ici 2025.
Alors quelles mesures mettre facilement en place dès maintenant pour quels effets ?
Comment impliquer et intéresser les enfants dans cette opération anti-gaspillage ?
En France, un millier d’écoles et de collèges déjà engagés dans cette lutte contre le gaspillage ont réussi à réduire leurs déchets de 20% !
Ce qui n’est pas rien lorsque l’on sait que chaque année en France un tiers des plateaux finit à la poubelle. Sans compter le gaspillage des déchets de préparation…
En moyenne on évalue à 115g les déchets par assiette à la cantine scolaire… multiplié par le nombre d’enfants, sur une année, on atteint vite des valeurs en tonnes pour des montants de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de fatalité et qu’il existe non pas une solution mais des dizaines pour moins gaspiller !
Sensibiliser les animateurs à la lutte anti-gaspillage alimentaire
C’est effectivement par là qu’il faut commencer pour poser les fondations de cette révolution culturelle !
Du cuisinier -qui veille à l’équilibre alimentaire et nutritionnel de nos têtes blondes- aux agents de cantine en passant par le personnel pédagogique, tout le monde doit être responsabilisé et sensibilisé à la démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines.
Ce sont tous ces intervenants qui sont les premiers acteurs du changement et de sa mise en œuvre.
C’est aussi grâce à eux que la démarche s’inscrira dans le temps.
Mobiliser et impliquer les élèves
C’est là que ça se complique un petit peu mais pas tant que ça !
Le tout est de les faire participer pour connaître leur état d’esprit sur le sujet, leur degré de sensibilisation, bref leur rapport à la nourriture en général. Pourquoi ne pas lancer un sondage interne auprès des enfants pour connaître leurs goûts et préférences alimentaires ?
Mais le must pour sensibiliser les plus jeunes au sujet du gaspillage alimentaire reste la mise en situation avec un service «classique» au réfectoire suivi d’un constat en fin de repas.
Il suffit de faire participer les élèves au tri et à la pesée des déchets occasionnés lors de ce service.
Démonstration sera alors faite de l’importance de la démarche. Ceci apportera aux enfants les éléments concrets nécessaires pour provoquer leur adhésion au projet de réduction des déchets alimentaires.
Les meilleures solutions concrètes et simples à mettre en œuvre
Grâce au constat dressé par les communes déjà engagées dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, il apparaît que nombreuses sont les initiatives simples et rapides à mettre en œuvre pour la lutte anti-gaspillage alimentaire :
- Désigner une classe d’élèves «ambassadeurs» : ces élèves pourront participer à la sensibilisation de leur camarades en élaborant des supports de communication à afficher en classe et dans le restaurant scolaire au sujet de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
- Installer un bac à compost (si possible dans la cour de l’école) pour recueillir l’ensemble des restes et déchets compostables en faisant participer les élèves et en leur enseignant l’importance de la valorisation des déchets.
- Installer des bacs de tri des déchets en fonction de leur nature : un bac pour le plastique, un pour le compost, un pour les emballages, un pour le pain, …
- Prévoir aussi un bac pour les fruits et les gâteaux emballés non consommés qui pourront être reproposés au moment du goûter par exemple.
- Lors du service, prévoir de plus petites quantités de légumes dans les assiettes, tout en laissant la possibilité d’en reprendre aux élèves demandeurs.
- Disposer l’accès au pain en bout de chaîne de service et limiter la quantité, tout en laissant le choix de se resservir si besoin.
- Pour le fromage, privilégier les portions découpées sur place, de toutes tailles plutôt que des portions pré-emballées génératrices de gaspillage et de déchets.
- Installer une table de troc dans le restaurant scolaire : les élèves peuvent par exemple y déposer le dessert ou yaourt qu’ils n’ont pas mangé et le mettre ainsi à la disposition d’estomacs non rassasiés.
- Mettre en place un système de pesée des déchets après le service. Celui-ci sera géré par les élèves qui afficheront les résultats quotidiennement sur un tableau prévu à cet effet pour constater les progrès.
- Organiser un système de dons : les restes de pain à des propriétaires de poules sur la commune, les repas non servis et non réchauffés à des associations d’entr’aide locales.
Une démarche simple et peu coûteuse à mettre en place
Vous l’aurez compris devant ces quelques exemples, l’initiation dès le plus jeune âge à la lutte anti- gaspillage alimentaire ne demande pas un gros investissement financier.
Il est à la portée de toutes les communes pour peu que la volonté et l’envie soient présentes.
Rien de compliqué dans la mise en place de cette démarche.
Tout juste une occasion de laisser libre cours à une multitude d’idées pratiques et innovantes pour mettre en place une nouvelle logique de développement durable.
La loi Egalim, au-delà de son côté contraignant est aussi une formidable occasion de transmettre aux enfants le plus tôt possible la valeur de la nourriture.
C’est l’opportunité de leur apprendre que jeter de la nourriture n’est pas un geste sans conséquence pour eux. Ni pour la planète.
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