Une cantine sans plastique dans le cadre de la loi EGalim
Promulguée le 30 octobre 2018, la loi Agriculture et Alimentation, communément appelée “Loi EGalim” (pour États Généraux de l’alimentation) couvre de nombreux aspects de la restauration collective. Pour les collectivités territoriales, qui gèrent la restauration scolaire soit avec un logiciel de cantine soit au moyen d’une délégation de service public, le défi est de taille.
En effet, parmi les objectifs fixés par la loi figurent notamment :
- l’accès à la restauration scolaire pour tous
- 50% de produits de qualité dont 20% de bio servis dans les cantines
- la lutte contre le gaspillage alimentaire
- la suppression du plastique à usage unique
Pour chacun de ces objectifs, la loi EGalim fixe une date butoire. En ce qui concerne la suppression du plastique, c’est prévu pour le 1er janvier 2025 (ou 2028 pour les communes de moins de 2.000 habitants). Autant dire demain…
Pourquoi ? Comment ? Nous vous livrons quelques clés pour vous aider à vous y retrouver.
La fin programmée du plastique dans les cantines
En réalité, la suppression du plastique dans les cantines scolaires a déjà commencé. En effet, depuis le 1er janvier 2020, plus aucune bouteille en plastique ne trouve sa place sur les tables des enfants. C’est le grand retour des carafes, que l’on va remplir à tour de rôle pour toute la tablée -quand ça n’est pas le personnel de la cantine qui le fait pour nos chers enfants.
La prochaine étape, c’est le 1er janvier 2025. A cette date au plus tard, tous les contenants alimentaires en plastique pour la cuisson, la réchauffe ou le service devront avoir disparu de toutes les cantines. Toutes ? Non. Pour les communes de moins de 2.000 habitants, l’échéance est reportée au 1er janvier 2028. Un délai supplémentaire pour permettre aux communes de plus petite taille de réaliser les investissements nécessaires pour éliminer le plastique. D’ailleurs, dans le cadre du Plan de Relance, l’Etat accompagne les communes rurales dans leurs investissements pour satisfaire aux obligations de la loi EGalim.
Pourquoi supprimer le plastique ?
Nous avons pris l’habitude d’utiliser du plastique dans presque tous les aspects de notre vie quotidienne. Et notamment dans notre alimentation : emballages, couverts, contenants, etc.
Cependant, le plastique, et principalement le plastique à usage unique, contribue fortement à la pollution de la nature et des océans. Ainsi, le site Internet National Geographic publie 10 chiffres très éloquents sur ce sujet. Certains sont extrêmement révélateurs et doivent nous inciter à changer nos habitudes :
- depuis 2015, nous avons produit plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques dans le monde. Seulement 9% de ces déchets sont recyclés, et près de 80% se retrouvent dans les décharges ou la nature
- la durée de vie du plastique dans la nature est estimée à au moins 450 ans
- plus de 40% du plastique n’est utilisé qu’une seule fois avant d’être jeté
La suppression du plastique dans les cantines scolaires répond donc tout d’abord à un enjeu de protection de l’environnement.
Cependant, un deuxième argument appuie cette disposition de la loi EGalim : certains composants entrant dans la fabrication du plastique sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. En effet, selon certaines études, ces composants chimiques auraient un effet néfaste sur la santé de nos enfants.
Pour toutes ces raisons, il est urgent de bannir le plastique de nos cantines scolaires.
Pourquoi il est urgent d’agir
La loi EGalim fixe la date du 1er janvier 2025 (ou 2028 pour les plus petites communes) pour supprimer tout plastique à usage unique de la restauration scolaire. Faut-il pour autant attendre cette date et se priver d’anticiper ?
Sans doute pas et voici 5 raisons d’agir au plus vite.
- Parce que c’est une question de santé publique et de protection de l’environnement. 2 sujets auxquels parents et enfants sont de plus en plus sensibles. Des collectifs voient déjà le jour autour de ces questions et ils pourraient bien devenir plus actifs à mesure que l’échéance approche.
- Parce qu’en bannissant au plus tôt le plastique des cantines scolaires, vous pouvez montrer l’exemple en matière de responsabilité sanitaire et environnementale.
- Parce que des aides de l’Etat existent pour aider les communes -notamment les plus petites- à investir dans le cadre de la loi EGalim. Retrouvez ici les différents dispositifs du Plan de Relance.
- Parce que le renouvellement des marchés publics -pour les communes qui ont délégué la restauration scolaire- est une bonne occasion pour poser de nouvelles bases en termes de cahier des charges.
- Parce qu’il existe des alternatives aux contenants en plastique : cellulose, inox, verre, etc. Et la liste s’allonge régulièrement.
Maires, délégataires de service public, gestionnaires de cantines scolaires : agissez dès maintenant pour un avenir sans plastique.
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