Montée en gamme des cantines scolaires (Loi EGALIM)
Tous les volets de la loi EGALIM (Etats Généraux de l’Alimentation) devront être appliqués dans le cadre de la restauration scolaire et dans les établissements d’accueil des enfants de – de 6 ans d’ici à 2025.
Plusieurs défis logistiques se présentent depuis 2018 aux maires pour que leurs cantines scolaires réussissent leur montée en gamme ; pour ce faire les élus auront aussi à gérer et mettre en place progressivement différentes applications de la loi d’ici 2025.
Les enjeux de la loi EGALIM dans la restauration scolaire :
Il s’agit d’une part de sensibiliser les élèves et les parents d’élèves aux enjeux de l’alimentation et de l’environnement; et d’autre part, de donner accès et faire découvrir au plus grand nombre des produits de qualité dans le cadre de la restauration collective. Cela pour favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous.
Ce que prévoit la loi :
Les dispositions de la loi EGALIM dans la restauration scolaire présentent plusieurs volets à mettre en œuvre concernant :
- l’accès à la restauration scolaire
- l’équilibre nutritionnel
- 50 % des produits de qualité labellisés et durables dont 20% de produits bio
- la diversification des sources de protéines
- l’interdiction du gaspillage alimentaire
- l’interdiction du plastique
- une tarification à respecter
- de nouvelles règles sanitaires..
Les dates butoirs de la mise en œuvre de la loi :
- À compter du 30 octobre 2019 :1 menu végétarien par semaine, en test pour 2 ans.
- Courant de l’année 2020 : Interdiction de la vaisselle en plastique à usage unique et des bouteilles d’eau plate en plastique et réduction et diagnostic du gaspillage alimentaire.
- À compter du 1er janvier 2022 : Approvisionnement à hauteur de 50% en produits durables dont 20% de produits issus de l’agriculture biologique.
- A partir du 1er janvier 2025 : Interdiction des contenants de cuisson, réchauffe et service en plastique
De nombreux défis sont à relever pour les maires, en particulier des petites communes, qui se voient confrontés à de nouvelles problématiques de budget, d’organisation et de modification de leur cuisine scolaire.
Sans oublier le casse-tête de l’approvisionnement des produits frais auprès de producteurs locaux -par manque d’informations sur l’offre locale- tout en restant dans le cadre du code des marchés publics.
Pour palier à ce manque, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a ouvert depuis le 12 janvier 2021, en partenariat avec les Chambres d’Agriculture, la plateforme «Frais et Local» regroupant plus de 8000 producteurs et exploitations répartis sur tout le territoire national .
En ce qui concerne la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration scolaire, les communes ont un rôle pédagogique essentiel à jouer pour déclencher un changement des mentalités dans ce domaine dès le plus jeune âge, un des enjeux majeur de la loi EGALIM.
Premiers retours d’expérience:
Certaines mairies ont pris à bras le corps les différentes facettes de la loi bien avant les dates butoirs prévues dans les textes ; les actions engagées en rapport avec la loi EGALIM permettent d’avoir un peu de recul sur les retombées et conséquences pour les mairies ; les premiers retours d’informations font apparaître que :
- Les collectivités produisent de grands efforts pour atteindre les objectifs fixés par la loi.
- Des expérimentations ont été mises en place pour limiter le gaspillage alimentaire et éduquer les enfants dès leur plus jeune âge et ont reçu une bonne adhésion de la part des divers participants.
- Les approvisionnements en produits de qualité et durables ont dans la plupart des cas entraîné un surcoût et un reste à charge en augmentation sensible pour les mairies. Cependant, certaines grandes municipalités sont parvenues à lisser ce surcoût au fil des ans grâce à leurs achats raisonnés et calculés au plus juste dans le cadre de la lutte contre le gaspillage.
Mener à bien la transition EGALIM
La mutation des cantines scolaires dans le cadre de la loi EGALIM ressemble à un parcours du combattant pour les maires (en particulier des petites communes). D’autre part, il semble aussi qu’il n’y ai pas de recette miracle pour mettre en œuvre les dispositions prévues par la loi d’ici 2025.
On peut retenir que les mairies les plus «avancées» en terme d’adaptations relatives à la loi ont appliqué au fur et à mesure des changements. Elles ont avancé pas à pas, testant et observant les résultats progressivement.
Au-delà des difficultés de mise en œuvre pour les maires, quelle que soit la taille de leur commune, les enjeux de la loi EGALIM représentent un pari pour l’avenir qui se doit d’être gagné! Les changements de comportements citoyens qui en découleront auront un effet salvateur et bienfaiteur dans un avenir très proche et pour les générations à venir.